Le portail de l'egyptologie

Edfou : temple d’Horus

Juin 15, 2013

<strong>Le site d’Edfou ou Behdet en égyptien ancien, qui était proche du Nil et qui dominait la vallée rétrécie en cet endroit, était un lieu idéal pour le peuplement, puisqu’ il était à l’abri des inondations sans se trouver isolé dans le désert proche.

pylon-temple-edfou

Pylônes temple d’Edfou

Le temple, de l’époque des Ptolémées, faisait partie d’un ensemble plus grand, qui s’étendait à l’est et au sud sous la ville moderne. La partie occidentale présente deux murs d’enceinte, l’un intérieur et l’autre extérieur, qui datent de l’Ancien Empire. Une muraille plus récente court encore extérieurement; elle semble dater de la première période intermédiaire. On a trouvé dans les murs et à leur sommet des vestiges de la ville sous l’Ancien Empire et sous la domination gréco-romaine.

arrriere-temple-edfou

Arrière du temple d’Edfou

La dernière muraille englobe un ensemble de tombeaux de la fin de l’Ancien Empire et de la première période intermédiaire, qui s’étend plus à l’ouest. Ceux-ci comprennent d’assez grands mastabas ; il y a aussi çà et là des vestiges de stèles, de statues et de tables d’offrandes, de la Deuxième Période Intermédiaire et du Nouvel Empire.

 

pylone-edfou

Arrière coté extérieur du pylône gauche

Seule la base du pylône du temple de Ramsès 3 a été préservée. Elle est orientée traditionnellement vers le Nil et doit avoir fait partie d’un édifice beaucoup plus petit. Le dernier temple rappelle celui qui l’a précédé par l’alignement d’une porte dans sa première cour avec celle qui est encadrée par les deux massifs du pylône primitif.

Cela constitue un ensemble complexe, avec une petite porte au sud, et, juste au midi de la porte, la << maison natale >>, à angle droit avec le temple principal. Le temple est le mieux conservé d’Égypte et est typique de son architecture classique. Les inscriptions, qui forment des bandes horizontales à l’extérieur, donnent de nombreux détails sur la construction elle-même. Celle-ci commença en 237 av. J.-C. (sous Ptolémée 3 Évergète 1er).

interieur-edfou

Vue intérieure Edfou

 

La partie intérieure fut achevée en 212 av. J.-C. (sous Ptolémée 4 Philopator), et sa décoration le fut en 142 av. J.-C. (sous Ptolémée 6 Philométor). La salle hypostyle extérieure fut bâtie séparément et terminée en 124 av. J.-C. (sous Ptolémée 8 Néos Eupator). La décoration de cette dernière et des autres parties extérieures fut achevée en 57 av. J.-C. La plupart des travaux continuèrent malgré les vicissitudes politiques, mais ils furent suspendus pendant plus de vingt ans au cours des troubles qui agitèrent la Haute-Égypte sous Ptolémée 4 et sous Ptolémée 5 Epiphane.

L’orientation inhabituelle du temple vers le sud peut être due à la nature du site. Au-delà du pylône, la cour, qui est la seule de grande taille à avoir été préservée, a des colonnes couplées, à chapiteaux de formes diverses ; cette particularité, commune en ce temps, égaie un peu l’ensemble, quelque peu monotone. Les portes donnent derrière le temple dans une zone limitée par le mur d’enceinte, lequel est la continuation du mur extérieur de la cour.

Les scènes et les inscriptions qui se trouvent là ainsi que sur la face extérieure du mur d’enceinte comprennent une liste de donations de terres au temple , liste probablement traduite d’un original en démotique, une relation de la fondation mythique du monument, et un grandiose ensemble de bas-reliefs avec un texte << dramatique >> où Horus est vainqueur de son ennemi Seth.

 

statue-horus

Statue d’Horus

L’un des caractères marquants de l’intérieur du temple est l’utilisation subtile de la lumière et des ombres. Certaines salles sont totalement obscures, alors que la lumière entre, dans d’autres, par des ouvertures tantôt entre les colonnes comme dans la salle hypostyle, tantôt dans le toit ou dans l’angle entre la toiture et les murs. La progression générale se fait de la lumière à l’obscurité, le sanctuaire étant éclairé seulement dans son axe. L’effet devait être tout à fait remarquable lorsque les bas-reliefs étaient peints.

allaitement-edfou

Scène d’allaitement mur intérieur du temple d’Edfou

 

Le naos monolithique, en syénite parfaitement polie, qui se trouve dans le sanctuaire, doit avoir renfermé un reliquaire en bois avec l’image rituelle du dieu ; celui-ci devait être probablement haut de 60 cm, avec un revêtement d’or et de pierres semi-précieuses. C’était l’objet le plus ancien du temple, car il datait du règne de Nectanebo 2.

L’extérieur de la << maison natale >> est très endommagé, mais le sanctuaire et son promenoir sont bien conservés. Le promenoir étant au sud, les bas-reliefs y sont abrités du vent dominant du nord ; certains d’entre eux ont ainsi conservé leurs couleurs, ce qui donne une idée de l’effet des peintures de cette époque couvrant de grandes surfaces.

Comme les autres temples tardifs, celui d’Edfou était rempli de mobilier et d’objets divers, jusqu’au moment où il fut abandonné. On possède fort heureusement une paire de statues colossales représentant des faucons le fameux dieu Horus qui flanquent les côtés de l’entrée, et un autre colosse près de la porte dans la salle hypostyle. Un groupe de statues d’éphèbes nus plus grands que nature, qui gisent maintenant dans la cour, doivent avoir fait partie de la décoration monumentale du temple.

horus-edfou

Deux statues massives représentent le dieu Horus.

Laisser un commentaire